Il était une fois…

Quand on débute par cette phrase, on s’attend à remonter dans le passé pour croiser un prince charmant, une princesse, un cheval blanc... Avec forcément une fin heureuse !

Alors pourquoi commencer par « il était une fois » pour vous parler d’une histoire qui est, plus que jamais, vivante et dans son époque ?

Peut-être parce que l’histoire de Solex ressemble à un conte. Vous y rencontrerez une petite reine, une monture révolutionnaire et pas un, mais plusieurs héros. Et la magie dans tout ça ?

Il se pourrait bien qu’elle fasse quelques apparitions. Sous les traits d’une idée géniale, d’un soupçon de chance, d’une pensée avant-gardiste.

Quant à savoir comment se termine cette histoire… Ce n’est pas pour aujourd’hui ! Car, vous allez voir, Solex est plus que jamais dans l’air du temps !

1860 La pré-histoire

Se déplacer a toujours été une problématique cruciale pour l’homme. L’invention de la roue vers 3500 ans avant J-C en sera une étape déterminante. En revanche pour le vélo, il faudra encore attendre. He oui, il est loin d’être un dinosaure !

Les premiers ancêtres de notre bicyclette, les « Célérifères » ne remontent qu’à la fin du 18e siècle.

En France, ce seront ensuite les vélocipèdes dotés d’un système de pédalage qui connaîtront un franc succès dans les années 1860.

Avec le brevetage du pneumatique en 1888 puis l’apparition des bicyclettes de sécurité avec transmission par chaînes, le confort et le design du vélo s’approchent rapidement du vélo moderne que l’on connaît.

1900 Des idées et des hommes

Remontons au siècle dernier… Au début des années 1900, Maurice Goudard et Marcel Mennesson sont de futurs ingénieurs passionnés de mécanique. Ils pressentent que l’automobile est un secteur qui va exploser. De leur amitié et leur conviction naîtra un partenariat fort et créatif.

1905 Nom de nom !

« Goudard et Mennesson » est un nom réunissant l’identité des deux associés. Mais c’est également un peu long et pas toujours facile à mémoriser. Un problème qui se vérifie sur les pièces qu’ils produisent, notamment les radiateurs, sur lesquels la marque n’apparaît pas correctement.

Maurice Goudard fait appel à sa famille pour le résoudre. Communiquant avant l’heure, il impose des contraintes et des méthodes pertinentes et toujours d’actualité. Toute la modernité de l’entreprise se vérifie dès cette étape.

Pour son nom de marque, il souhaite un nom court, de 5 lettres et 2 syllabes maximum, euphonique, sans aucune signification et pouvant se prononcer dans toutes les langues…

Solex fait l’unanimité dans la famille.
La légende peut commencer, nous sommes en 1905.

14/18 Le tournant

Boudés par les constructeurs automobiles, les débuts de Goudard et Mennesson sont difficiles.

C’est un appel d’offres de la Compagnie Générale des Omnibus qui sauve l’entreprise. Inventions et production iront bon train... Jusqu’à ce que Marcel et Maurice partent sous les drapeaux entre 1914 et 1918, confiant les clés de la société à leur secrétaire.

Forcément impactée mais vite remobilisée au sortir de la guerre, celle-ci obtiendra par la suite une reconnaissance et un développement international, y compris en Allemagne et au Japon dès 1923 ! Mais à l’aube d’une nouvelle guerre et d’une économie qui décroît, Marcel Mennesson donne enfin vie à une idée qui lui trottait dans la tête depuis 1917 : celle d’une bicyclette à moteur.

1940 Une bicyclette à moteur

Mais pas n’importe quel moteur… Un moteur économe et surtout solidaire. Des bicyclettes à moteur auxiliaire ayant déjà été expérimentées, sous l’acronyme de BMA.

Décembre 1940 : la révolution est en marche avec un premier prototype qui annonce une vitesse de 35km/h ! L’idée novatrice est celle-ci : allier la transmission à galet à un cadre solide, pour créer un cyclomoteur complet. Le premier du genre ! Il sera produit en pré-séries en 1942.

Ce sera ensuite un décret officiel qui homologuera cette nouvelle catégorie de deux-roues en 1943. La production et la mise en vente seront effectives au mois d’avril 1946.

Le succès est fulgurant, notamment en raison de son prix de vente, inférieur à un mois de salaire minimum. Et bien entendu grâce à sa faible consommation : « il ne coûte qu’un sou au kilomètre ! », un argument décisif pour le public.

1947 Les points forts de Solex

Le succès de Solex est aussi dû à un service après-vente exemplaire ! Un réseau de stations-services Vélosolex maille le territoire français et se propage même au-delà.

Dans ces stations, on se ravitaille en Solexine, le carburant mis au point avec BP en 1947. Un mélange prédosé d’huile et d’essence vendu en bidon de 2L, idéal pour la longévité et la performance du moteur.

1950 Happy days

Les années 50… Les jours heureux et les jours de gloire pour Solex ! Dès la mise en vente des premiers modèles en 1946, les chiffres vont donner le vertige…

En 1948, l’usine produit 25000 exemplaires et pas moins de 36000 en 1949 ! 100 Solex vendus par jour, un chiffre incroyable à la fin de cette décennie !

Quand on aime, on ne compte… plus ! À partir de 1951, les modèles se perfectionnent et la production passe à 100 000 unités en 1953... Les premiers numéros de série apparaissent : 330, 660, 1010 ou encore 1400.

1960 60’s yeah !

Les Yéyés et leur vent de légèreté feront du Solex un objet culte et plus encore, le complice d’un état d’esprit. Pour se rendre au bureau, à la Sorbonne ou même à la plage, rien de mieux qu’un Solex ! Au milieu des années 60, on vend jusqu’à 1500 Solex par jour !

Tout comme la société, il évolue, dans le respect de son design fonctionnaliste. Dès 1960, l’embrayage automatique équipe le modèle 1700. Le S3800, le modèle le plus connu, sort dès 1966. Son moteur a plus de couple et une nouvelle démultiplication, même si la vitesse reste bridée à 30km/h ! Vive les côtes !

Moteur… Action !

Pratique pour se faufiler, économe dans sa consommation, le Vélosolex séduit les jeunes, les travailleurs, mais aussi les plus grandes stars de l’époque. À la ville comme à l’écran, Brigitte Bardot est une ambassadrice de choix pour Solex ! Une bicyclette qui ne se contente pas de jouer les seconds rôles. Mise à l’honneur dans les films de Jacques Tati, se fondant en toute logique aux côtés de Gabin ou Belmondo, Solex est un acteur à part entière, y compris sur les pellicules super 8 de tous les Français.

2005 Un nouveau chapitre

En 2004, Solex retrouve le chemin du public qui l’a plébiscité grâce au groupe Cible et une nouvelle expression de son style indémodable est présentée en 2005. Tandis que sa motorisation se modernise en passant à l’électrique, son design est confié à Pininfarina. D’une Ferrari à un Solex, il n’y a qu’un trait, que le prestigieux designer italien esquisse avec brio.

L’E-solex, premier Solex électrique est commercialisé dès le début de l’année 2005.

2014 Aujourd’hui

Aujourd’hui détenue par le Groupe Rebirth, la marque Solex continue de faire rêver les anciennes et les nouvelles générations.

Ceux pour qui Solex rimait avec un doux parfum d’enfance retrouveront le plaisir de rouler à moindre effort tandis que les plus jeunes conjugueront cette mobilité nouvelle à leur rythme citadin.

Et pour que l’histoire continue de plus belle, les innovations ne cessent de faciliter notre quotidien à tous.

En 2010, le Velosolex pense à la praticité ultime d’un vélo à assistance électrique pliant.
Avec ses grandes roues de 26 pouces et son look résolument élégant, le Solexity investit notre paysage urbain.